Les abords boisés de la Roseraie saccagés

 

Dès l’aube, le matin du 7 décembre 2020, le maire M.Vincent Jeanbrun a fait abattre tous les arbres du square Allende, constitutif des abords protecteurs du Monument Historique de la Roseraie.

Et ceci malgré deux requêtes en cours au conseil d’État dont l’une par le département du Val-de-Marne.

Une pléthore de dépanneuses sont venues enlever les voitures du parking et un arrêté « d’élagage » est soudainement apparu sans aucune mention des voies de recours et des délais.

Toute la police municipale appuyée par la police nationale était là pour parer à toute protestation possible. Un car municipal a même été utilisé pour barrer la rue.

Aucun référé en urgence n’a été possible et a même été sciemment empêché. Plusieurs recours contestent pourtant le déclassement du square. Le terrain est donc toujours dans le domaine public et appartient au public en attendant la décision d’un juge administratif.

Le transfert de la compétence aménagement au T12 est effective depuis le 1er janvier 2018 et le transfert patrimonial et financier a été réalisé en décembre 2019.

C’est le T12 qui est chargé de la maîtrise d’ouvrage de l’aménagement depuis la loi NOTRé, et est le seul organe à pouvoir déclarer une désaffectation partielle une fois TOUS les travaux terminés.

Les arbres de haute tige indiqués par l’ABF et qui dans le permis de construire devaient être conservés ont été abattus. Les notices paysagères ne sont d’ores et déjà pas respectées. Les vues depuis la Roseraie sont à présent totalement dégradées. La prescription de L’ABF n’étant pas respectée, l’autorisation environnementale n’est plus valable.

 

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Janvier-février 2020 : propositions des candidats pour la Roseraie en vue des municipales des 15 et 22 mars 2020 : Article du Parisien

L’Hay-les-Roses : L’esprit « village » et la Roseraie au cœur des municipales

Le square Allende, est l’écrin paysagé protecteur de la Roseraie. Nous demandons sa protection dans le PLU. Les abords de la Roseraie ne sont pas un lieu à densifier. Cela provoquerait inévitablement une dégradation à la fois de la Roseraie et du Parc départemental.

Depuis  près de 20 ans les abords de la Roseraie font l’objet des convoitises des promoteurs.

STOP  !

La population de l’Hay a désormais prouvé qu’elle était très attachée aux abords du Parc départemental et au vieux bourg.  En général, les gens qui n’ont aucun intérêt autre que celui d’habiter la ville savent très bien choisir les meilleures options à la fois esthétiques, respectueuses de l’environnement et dans l’intérêt général, sans oublier celui du Parc départemental avec sa biodiversité. Toute idée d’embellissement paysager devrait être   soumise au préalable à la population avec une grande pluralité de propositions (au moins 6 ou 7 et qui ne sont pas des déclinaisons d’un seul et même projet). C’est ainsi que la démocratie sera le plus à même d’être respectée et fera converger vers un consensus… Cela se fait ailleurs alors pourquoi pas à l’Hay ? L’esthétique du vieux bourg est un enjeu majeur pour la prospérité future de notre ville.  L’Hay est unique et doit le rester !

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Rappel aux futurs candidats aux municipales :

Article de la charte de l’environnement inscrite dans la constitution depuis 2004 :  Art 2 : Toute personne a le devoir de prendre part à la préservation et à l’amélioration de l’environnement

Loi du 10 juillet 1976 Article L.110-2 du Code de l’Environnement, relative à la protection de la nature : « …il est du devoir de chacun de veiller à la sauvegarde et de contribuer à la protection de l’environnement… »

Le paysage sur la photo ci-dessus doit être sauvegardé. Il est impensable de laisser des professionnels des aménagements en série remplacer l’arrière-plan arboré de la Roseraie par des façades d’immeubles de quatre étages (ou même 3), en imposant cette vue prégnante à divers endroits du parc (photos Roseraie). Une façon de privatiser un monument historique et d’en faire sa commercialisation. A l’heure où les métropoles s’organisent pour limiter la pollution atmosphérique et prévenir les émissions de CO2, nous voulons conserver cet espace public composé de plus d’une cinquantaine d’arbres dont certains sont centenaires et qui sont le poumon de notre ville. Ces arbres font partie intégrante du paysage de la Roseraie qui s’épanouit dans un écrin de verdure.  Le vieux bourg de l’Haÿ-les-Roses, avec son village historique de caractère, son parc classé de la Roseraie et son environnement naturel se caractérise avant tout par sa forte identité de promenade et de tourisme.

Les photos aériennes montrent que le Parc Allende (actuel parking de la Roseraie) fait partie intégrante du paysage, par un équilibre des zones arborées. C’est le paysagiste Édouard André qui a dessiné les plans de La Roseraie et elle  est l’ancêtre de nombreuses roseraies françaises. La Roseraie de l’Hay est un véritable Trésor sur lequel il faut veiller avec attention et dont on doit protéger les abords arborés. Le bouquet d’arbres de haute tige à l’arrière-plan de la Roseraie avec la vue sur l’église est entièrement dans l’esprit des paysagistes du 19ème siècle. La roseraie de Bagatelle est inspirée de celle de  l’Hay et possède un écrin de verdure comparable. Comme à l’Hay, la Roseraie du parc de Saint-Cloud ouvre une vue remarquable sur l’église. Ces paysages diffusés par la cinématographie française dans le monde entier font partie de notre patrimoine.

Le rôle scientifique, de la Roseraie du Val de Marne de conservation des rosiers anciens n’est plus à démontrer.
Elle est reconnue par le Conservatoire des collections végétales spécialisées comme collection de référence pour les roses depuis 1991.
Elle a reçu le « Award garden of excellence » décerné par la fédération mondiale des Sociétés de Roses en 1995.
Elle est classée au patrimoine depuis 2005 et labellisée Jardin Remarquable depuis 2011. L’écrin de verdure qui enveloppe la Roseraie fait partie intégrante de son paysage.

Comment en sommes-nous arrivés là ? (Article écrit en 2017)

La révision expéditive du plan local d’urbanisme (2016) a donné tous pouvoirs à la municipalité notamment aux abords de la Roseraie, classée pourtant aux monuments historiques. Un projet d’urbanisation du cœur de ville a été présenté dans la foulée aux l’haÿssiens (30/11/2016). La rapidité du montage du projet du centre ville quasiment concomitant à la révision du PLU démontre l’absence de concertation réelle avec les citoyens. De plus, un PLU est un document censé, selon le Code de l’urbanisme, « permettre d’assurer, dans le respect des objectifs de développement durable, un délicat équilibre entre l’urbanisation, le développement rural, l’utilisation économe des espaces naturels, la protection des sites et du patrimoine bâti remarquable, la satisfaction des besoins en matière d’habitat, la mixité sociale et la protection de l’environnement. » (cf : https://www.village-justice.com).

Les l’haÿssiens méritent une véritable réflexion sur l’avenir de leur ville en y étant associés.  Un bon projet d’aménagement doit s’incorporer judicieusement dans un environnement surtout quand celui-ci possède un patrimoine remarquable.

Aujourd’hui, plusieurs raisons nous amènent à vouloir stopper la dénaturation durable des abords de la Roseraie :

1) L’absence de réflexion environnementale

Avec son projet « cœur de ville », la municipalité veut créer, entre autres, une place bétonnée entre trois points : la Roseraie, l’église et l’actuel îlot de la poste. Cette place piétonne serait néanmoins traversée par les voitures rue Watel et clairsemée d’arbres en pot.

Le site classé de la Roseraie entouré en rouge
L’espace arboré en danger, hachuré de vert

Ce projet d’aménagement nécessite de raser une cinquantaine d’arbres pour la plupart anciens sur le parking actuel de la Roseraie, derrière l’église et dans la rue Watel. Des arbres sont centenaires et même au-delà. Certains, comme le grand marronnier devant le manège, ont plus de 140 ans et datent d’avant l’établissement de Jules Gravereaux à l’Haÿ. Il est aussi prévu de raser plusieurs maisons anciennes de la rue des Tournelles, elles aussi entourées d’une trentaine de grands arbres. En tout, 80 arbres qui constituent un véritable poumon pour notre ville.

L’aménagement transformerait complètement le paysage puisque la topographie actuelle serait modifiée tout autour de la rue Watel qui serait surélevée tandis que le coteau serait aplani (?!?).

Le bétonnage par un parking souterrain, par des immeubles de 4 étages de 15m et une grande surface en lieu et place des arbres majestueux , de la pelouse, des haies et des bosquets ainsi que du sentier végétalisé actuel derrière l’église, viendrait imperméabiliser le sol et rompre davantage la continuité écologique entre les espaces verts de la ville. Pour rappel, 319 espèces sauvages peuplent notre commune.


La biodiversité des arbres des rues
Cliquer pour agrandir

A notre connaissance, aucune étude d’impact du projet d’aménagement n’a été menée. Il n’y a donc pas de diagnostic écologique et environnemental pour un aménagement qui toucherait plusieurs générations de l’haÿssiens. De même, dans les documents actuels d’urbanisme à l’Haÿ-les-Roses, nous ne constatons aucune véritable préoccupation de l’écologie ou du biotope. Seules figurent quelques déclarations de bonnes intentions contredites par le projet. Nous déplorons que la trame verte et bleue soit négligée dans les projets municipaux. En effet, on trouve une unique occurrence de cette préoccupation au niveau du projet du nouveau marché Locarno : « mettre en valeur et paysager l’espace de promenade de la coulée verte ». Ceci tout en rasant le square Jouhaux par lequel passe la coulée verte (?!?).

2) L’ignorance de l’identité de notre ville

rue des tournelles1

La rue des Tournelles est le témoin de l’histoire de l’Haÿ-les-Roses. C’est en effet la rue la plus ancienne et celle qui a conservé son tracé et son caractère. Or, la révision du PLU et les projets de la municipalité en centre ville ne tiennent pas compte de cet intérêt patrimonial. Nous avons constaté à la lecture de l’enquête publique de la révision du PLU que la municipalité n’a pas voulu tenir compte des diverses demandes des associations en vue de la préservation de l’ancien l’Haÿ. Pas plus d’ailleurs que des avis de plusieurs autorités administratives sur des points contrariants le projet (demande de délimitation d’une zone de préservation des abords de la Roseraie, appel à reculer les bâtiments prévus en limite de Roseraie, fixés à seulement 6m dans le PLU …). Le terme « concertation » n’est à l’évidence pas approprié ici.

Depuis 2015, le centre ville est traité sous le régime de la préemption renforcée et son statut de zone d’aménagement concertée (ZAC) multi sites a été supprimé (sans que l’on sache vraiment ce qui le remplace). Plusieurs meulières à l’entrée de la rue des Tournelles ainsi que leurs jardins ont été préemptés en vue de leur destruction. La maison du roman populaire, installée dans l’ancienne ferme Savy, est elle aussi menacée par un autre projet.

La Roseraie est un site du département classé aux monuments historiques (arrêté du 10 août 2005) ainsi que le bâtiment néo-normand et la guérite d’entrée. Un tel site mérite un traitement respectueux et un périmètre de sauvegarde. D’autant que l’église du IXe et XIVe siècle est directement dans le champ de visibilité de la Roseraie et devrait également être classée.

« Lorsqu’un immeuble est situé dans le champ de visibilité d’un édifice classé au titre des monuments historiques ou inscrit, il ne peut faire l’objet, tant de la part des propriétaires privés que des collectivités et établissements publics, d’aucune construction nouvelle, d’aucune démolition, d’aucun déboisement, d’aucune transformation ou modification de nature à en affecter l’aspect, sans une autorisation préalable » (article L. 621-31 du code du patrimoine). »

L’aberration de supprimer la végétation jouxtant la Roseraie et constituant son arrière-plan va totalement dénaturer ce site classé. C’est l’écrin de verdure qui met en valeur et sublime les roses. Toutes les roseraies que nous connaissons et que nous avons visitées sont toujours entourées d’arbres, c’est l’esprit des paysagistes de l’époque de Jules Gravereaux. De plus, on aperçoit sur la photo ci-dessus, l’église qui fait partie intégrante du paysage de la Roseraie.

Quant au projet choisi par la municipalité, ce n’est qu’une réplication du « cœur de ville » de nombreuses villes françaises. Par conséquent, le point 2 du projet d’aménagement et de développement durable (PADD) « L’Haÿ-les-Roses, une ville à l’identité préservée » n’est pas respecté. Si certaines personnes apprécient ce type d’architecture, elles peuvent rapidement se loger au Plessis-Robinson, à Chaville, à Puteaux, à Asnières, ….

3) L’absence de vision économique et de projet de ville

Les nombreux projets antérieurs d’urbanisation sans vision d’ensemble ont déjà défiguré en partie le centre ville et déstructuré la logique de l’ancien village. Celui-ci est traversé de part en part par les voitures rue Jean Jaurès. Un accès piétonnier aux commerces existants résoudrait leur enclavement de manière certaine. Le plan de circulation doit être analysé et repensé pour le centre ville. Le projet municipal ne change rien à cet inconvénient majeur, et continue de vouloir transformer ce qui reste de l’ancien l’Haÿ en cité dortoir. Ce n’est pas un nouveau monoprix et une brasserie qui vont redynamiser le centre ville bien au contraire. Les commerçants ne sont pas dupes. Ce nouveau monoprix prévu (une surface de 1000 m2) est une concurrence mortifère pour eux qui affrontent déjà la concurrence déloyale de nombreuses grandes surfaces environnantes.
Actuellement, l’entrée de la Roseraie et ses abords sont les seuls endroits agréables du centre ville grâce à la végétation et au relatif calme de la rue Watel.

A L’Haÿ-les-Roses, de nombreux visiteurs occasionnels sont susceptibles de venir se promener au Parc départemental de la Roseraie. La tendance actuelle en matière d’urbanisme, à l’instar de Sceaux est de laisser les voitures à l’entrée du centre ville et de profiter des passages piétons pour se promener ou faire ses courses. La ville de Sceaux a parfaitement réussi son pari et ses commerces du centre fonctionnent très bien. Pourquoi ne pas s’inspirer de ce qui fonctionne ? Il faut aussi penser à faire un chiffrage des besoins en vue d’une mutualisation des stationnements.
Nous sommes convaincus que le projet actuel du centre est sur-calibré pour les besoins des habitants (y compris futurs). La municipalité a prévu l’arrivée de 3000 habitants supplémentaires grâce à la ligne 14 du métro en 2024 (il reste donc du temps pour bien réfléchir !). Mais nous ne savons pas sur quelle étude se base cette estimation. Il serait intéressant de connaître le profil de ces nouveaux habitants supposés. Pourront-ils se payer les nouveaux appartements du centre ville ? Venus par et pour le métro, ne privilégieront-ils pas le choix de se loger à proximité. Il faut savoir que pour accéder au centre ville de l’Haÿ, ils devront traverser l’autoroute A6B et plusieurs grosses artères dont le boulevard Paul Vaillant Couturier, soit au total parcourir 2 km environ entre Paul Hochard et l’église Saint- Léonard. Un centre ville aussi étalé n’a aucun sens ! Les espaces doivent être pensés de manière logique et cohérente et regroupés par fonction : zone touristique , zone administrative, services publics, etc…
Aujourd’hui, beaucoup de logements sont vacants à l’Haÿ-les-Roses et d’autres nécessitent d’être rénovés. Il n’est donc pas vraiment difficile de se loger à L’Haÿ-les-Roses, y compris dans le centre ville. En revanche, les taxes locales sont particulièrement salées par rapport aux communes avoisinantes. Cela fait toujours réfléchir avant de choisir sa commune.
Nous déplorons par ailleurs l’abandon de la réflexion sur la réunification des quartiers de l’Haÿ-les-Roses qui doit passer par le traitement des nuisances de l’autoroute et la création de passages piétonniers. Rien n’est prévu non plus pour les vélos alors que c’est aussi le sens de la mobilité durable conforme à l’Agenda 21.

4) Une concertation expéditive sur le projet de centre ville et insuffisances dans la mise en ligne des documents

Concernant le projet de centre ville, nous avons relevé en 2016 deux réunions publiques (20 septembre et 30 novembre 2016), une adresse e-mail à disposition (qui aurait reçu 8 messages sur 32 700 habitants), une exposition en mairie et une présentation du projet publiée dans le journal municipal.

Quant à la maison de projet annoncée en conseil municipal, aucune trace…

Nous déplorons l’absence de concertation réelle des riverains sur ce projet. En effet, les l’haÿssiens ne sont pas tous des spécialistes de l’urbanisme ou des démarches administratives et n’ont pas forcément tout loisir pour se déplacer en mairie et suivre les actions de la municipalité.

La loi dit que les documents de la concertation doivent être disponibles sous format électronique ou en cas d’impossibilité technique consultables en mairie (L 311-9, Code des relations entre le public et l’administration). Or, concernant la concertation du projet de centre ville, il nous a été répondu au service de l’urbanisme par téléphone que la consultation des documents était close.

Seul le PLU 2016 et sa concertation sont effectivement consultables en mairie. Les grandes lignes de ce dossier volumineux, et en particulier la concertation et les avis des différentes autorités administratives, devraient cependant pouvoir être consultées sur internet. Il faut savoir que le commissaire-enquêteur a rapidement donné un avis favorable pour le nouveau PLU et qu’il a été entériné par le T12, le 26 septembre 2016.

Ce manque de transparence et de possibilité d’exercer sa citoyenneté est vraiment préoccupant au niveau local. Ce sont les aménageurs choisis par les municipalités qui pilotent et décident désormais directement des modifications du PLU qui sont nécessaires à la réalisation de leurs projets.

Est-ce à dire que les citoyens n’ont officiellement plus droit à la parole concernant le devenir de leur ville ?

Nous ne voulons pas que notre ville devienne uniquement une cité dortoir, nous voulons aussi y vivre. Nous subissons à l’Haÿ-les-Roses la situation parfaitement décrite dans le livre « Comment la France a tué ses villes » de Olivier Razemon publié en 2016. Riches de cette analyse remarquable, nous ne voulons pas continuer les erreurs qui y sont décrites. Nous ne voulons pas pour l’Haÿ-les-Roses de ce qui ne marche pas partout ailleurs.

Pour dynamiser et embellir l’Haÿ-les-Roses bien d’autres idées mériteraient une étude attentive. Notre ville ne manque pas d’atouts à valoriser. Nous appelons les l’haÿssiens à nous faire part de leurs réflexions.

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